Pour la 5e année consécutive, Cision et l’Université Anglaise Canterbury Christ Church ont étudié le comportement des journalistes vis-à-vis des medias sociaux. L’étude a été lancée dans 9 pays à travers le Monde. Nous vous proposons ici le décryptage de cette étude pour la France, issue de 290 réponses de journalistes français récoltées entre le 1er Mars et le 15 avril 2016.
L’étude journalistes et medias sociaux vise à démontrer la mutation du métier de journaliste, mutation due notamment à l’apparition des medias sociaux. Plus précisément, l’étude s’intéresse à la façon dont les journalistes appréhendent les medias sociaux et quelles en sont les conséquences dans leur métier et dans leurs rapports avec les attachés de presse et autres professionnels de la communication. Le constat est sans appel : les medias sociaux sont largement utilisés par les journalistes français dans le cadre de leur activité professionnelle. Les motivations principales sont la publication de contenu, la promotion de contenu ainsi que la veille medias.
Une nouvelle tendance semble également faire son apparition : les réseaux sociaux deviennent un outil pour mesurer l’efficacité d’un contenu (quel engagement a-t-il généré ?) et une source de tendance pour savoir quel contenu produire.
Mais tous les journalistes n’ont pas la même vision des medias sociaux et en croisant non seulement des données sur leur usage des médias sociaux mais aussi des données démographiques, l’étude fait émerger 3 grandes typologies de journalistes. : des plus engagés aux plus distants: les Architectes, les Explorateurs et les Sceptiques.
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Les principaux résultats de l’enquête :
- La majorité des journalistes utilisent les medias sociaux quotidiennement. Plus des deux tiers d’entre eux déclarent même y passer jusqu’à deux heures par jour.Les journalistes accordent une importance majeure aux medias sociaux, notamment pour la publication, la promotion de contenu et la veille.
- Facebook et Twitter sont les réseaux sociaux privilégiés des journalistes mais pour un usage différent.
- 56 % des répondants déclarent ne pas pouvoir se passer des medias sociaux dans le cadre de leur travail, mais seulement un tiers (34%) pensent qu’ils ont aidé à améliorer leur productivité.
- Deux tiers des journalistes estiment que les medias sociaux ont fondamentalement changé leur métier, mais seulement 31 % pensent que les médias sociaux ont un impact positif sur le journalisme.
- Pour 70 % des journalistes français, le principal avantage des medias sociaux est la proximité avec son lectorat et donc la possibilité d’engager son audience plus facilement.
- Les journalistes déclarent entretenir de bonnes relations avec les professionnels des RP, mais seulement 47% trouvent leurs informations fiables.
- Trois profils type de journalistes français ressortent des résultats, chacun présentant des caractéristiques différentes dans l’utilisation des medias sociaux des plus engagés au plus distants : les Architectes, les Explorateurs, les Sceptiques.
Résultat #1 La majorité des journalistes utilisent les medias sociaux quotidiennement. Plus des deux tiers d’entre eux déclarent même y passer jusqu’à deux heures par jour.
Les medias sociaux font partie intégrante du travail du journaliste français : 91% déclarent les utiliser dans le cadre de leur activité professionnelle. Le nombre de journalistes n’utilisant pas du tout les medias sociaux a baissé depuis 2012 de 15% à 9%. On peut constater que les journalistes y passent également moins de temps qu’en 2012, ce qui peut s’expliquer par une utilisation plus stratégique et optimisée des médias sociaux et une meilleure maîtrise de ces derniers.
« 59% des journalistes pensent qu’ils utiliseront toujours plus les medias sociaux dans le futur. »
Tableau 1 : Temps passé à l’utilisation professionnelle des medias sociaux en 2012 Vs 2016 (% des répondants)
2012 | 2016 | |
Aucun | 15% | 9% |
Jusqu’à 2 heures par jour | 53% | 69% |
2-4 heures par jour | 18% | 14% |
4-8 heures par jour | 14% | 6% |
Plus de 8 heures par jour | 1% | 2% |
Des analyses avancées de ces données révèlent également que derrière la tendance générale, beaucoup de facteurs professionnels influencent l’utilisation des medias sociaux.
Par exemple, les journalistes investissent plus de temps sur les medias sociaux que les journalistes pigistes. 15% d’entre eux déclarent passer entre deux et quatre heures par jour sur les medias sociaux dans le cadre de leur activité professionnelle contre seulement 8% des pigistes. De plus, 16% des pigistes interrogés déclarent qu’ils n’utilisent pas du tout les medias sociaux contre 8% pour les autres journalistes.
Le type de contenu produit par le journaliste est un autre facteur qui influence l’utilisation des medias sociaux. Les journalistes traitant de l’actualité sont davantage susceptibles de consacrer plus de temps sur les medias sociaux que les journalistes produisant d’autres types de contenus comme les reportages, les billets d’opinion, les éditos… En effet, 8% des journalistes traitant de l’actualité rapportent qu’ils utilisent les medias sociaux plus de quatre heures par jour.
Résultat #2 : « Les journalistes accordent une importance majeure aux medias sociaux, notamment pour la publication, la promotion de contenu et la veille.»
Les journalistes utilisent principalement les medias sociaux pour publier du contenu, le promouvoir, ainsi que pour élaborer une veille sur leur sujet de prédilection. On constate que 71 % des répondants estiment que les medias sociaux sont importants voire très importants pour la publication et la promotion de contenu ainsi que 70% pour la veille. Rechercher des informations et interagir avec son audience sont deux autres activités professionnelles pour lesquelles les journalistes privilégient les medias sociaux.
Tableau 2 L’importance des medias sociaux dans les tâches professionnelles suivantes (% des répondants)
Important/très important | |
Pour publier / promouvoir du contenu | 71% |
Pour faire une veille sur l’actualité et les autres medias | 70% |
Pour m’informer | 61% |
Pour interagir avec mon audience | 60% |
Réseautage | 49% |
Pour vérifier mes sources | 27% |
Nous avons demandé ensuite aux journalistes la fréquence à laquelle ils effectuaient les tâches suivantes :
Tableau 3 Fréquence des activités sur les medias sociaux (% de répondants)
Tâche | Jamais | 1 fois par
mois |
1 fois par semaine | Tous les jours | Toutes les heures |
Lire les contenus des personnes que je suis sur les différents réseaux | 8% | 14% | 27% | 43% | 9% |
Poster du contenu original sur les réseaux sociaux (ex: tweeter sur Twitter) | 21% | 12% | 25% | 34% | 8% |
Relayer des posts existants sur des microblogs (ex: retweeter sur Twitter ) | 27% | 11% | 21% | 33% | 8% |
Veiller les discussions sur les réseaux sociaux tournant autour de vos propres contenus | 18% | 12% | 26% | 32% | 12% |
Répondre aux commentaires issus des contenus que vous avez postés sur les medias sociaux | 28% | 13% | 24% | 30% | 5% |
Utiliser les medias sociaux pour se connecter avec des gens rencontrées IRL | 14% | 27% | 32% | 23% | 5% |
Utiliser les chiffres des médias sociaux pour mesurer l’efficacité de votre contenu | 43% | 20% | 16% | 18% | 4% |
Résultat #3 : « Facebook et Twitter sont les medias sociaux les plus utilisés par les journalistes français. »
Les medias sociaux les plus utilisés par les journalistes sont Facebook et Twitter. Les journalistes privilégient ces medias pour publier et promouvoir leur contenu ainsi que pour rechercher des informations. (Tableau 4)
Tableau 4 Utilisation spécifique des medias sociaux en 2016 (% des répondants)
Pour publier / promouvoir | Pour la recherche d’informations | |
64% | 49% | |
60% | 57% | |
35% | 25% | |
Blogs | 17% | 32% |
YouTube, Instagram, etc. (audio-visuel) | 29% | 28% |
Vine, Periscope, Wikipedia, etc. (plateformes communautaires) | 8% | 28% |
Cependant, les variables professionnelles et démographiques influencent le type de media social utilisé. En effet, les journalistes traitant de l’actualité auront plus tendance à utiliser Twitter pour publier ou promouvoir leur contenu que les autres journalistes (71% contre 50%). Ces derniers cependant, sont plus susceptibles d’utiliser Facebook pour publier et promouvoir leur travail (80% contre 69%).
Les journalistes utilisent plus Twitter pour publier et promouvoir leur contenu que les journalistes pigistes (76% contre 50%). Cependant, les pigistes semblent plus apprécier les blogs que leurs confrères (31% contre 11%) et utilisent moins Twitter pour rechercher des informations (47% contre 74 %)
Le genre a aussi une influence sur le choix des plateformes. On s’aperçoit que les hommes utilisent plus Twitter que les femmes pour publier et promouvoir leur contenu (77%) tandis que les femmes privilégient Facebook (68%).
Résultat #4 : « 56% des répondants disent qu’ils ne pourraient plus se passer des medias sociaux dans leur travail, mais seulement 34% estiment qu’ils les aident à être plus productifs.»
Les medias sociaux sont bien ancrés dans le quotidien des journalistes, avec plus de la moitié (56%) des répondants estimant qu’ils ne pourraient pas se passer d’eux pour exercer leur métier, contre 31% en 2012 (Tableau 5).
Néanmoins, il faut distinguer journalistes et journalistes pigistes, les premiers étant d’accord à 59% avec cette affirmation contre 45 % chez les pigistes.
Malgré l’augmentation de cette « dépendance » le pourcentage de ceux qui pensent que les réseaux sociaux ont amélioré leur productivité reste stable à 34 %.
Le caractère chronophage et l’infobésité issue des medias sociaux ne doivent pas être étrangers à ces chiffres.
Tableau 5 : Pourcentage de répondants qui confirment les affirmations suivantes :
2012 | 2016 | |
Je ne pourrais plus me passer des medias sociaux pour exercer mon métier de journaliste | 31% | 56% |
Les réseaux sociaux ont amélioré ma productivité | 34% | 34% |
Résultat #5 : Les réseaux sociaux : un impact fort sur le métier de journaliste mais est-ce vraiment positif ?
Environ 65% des journalistes déclarent que les medias sociaux ont profondément changé leur métier… Et en particulier leur rythme de travail. En effet, 89% des journalistes affirment que les medias sociaux les poussent à se concentrer sur la rapidité plutôt que sur l’analyse (Tableau 6).
Ils sont seulement 31 % à penser que les médias sociaux ont un impact positif sur le journalisme.
D’ ailleurs, de plus en plus de journalistes se posent également des questions sur la dégradation des valeurs du journalisme résultant des medias sociaux. En 2012, seulement 26% d’entre eux étaient d’accord avec l’affirmation « Les medias sociaux dégradent les valeurs du journalisme traditionnel comme l’objectivité ». Ils sont 62% aujourd’hui.
Peut-on parler de « pression » des réseaux sociaux ?
Peut-on lier ce résultat avec le fait que 57 % des sondés prennent en compte les statistiques d’audience générées par les réseaux sociaux pour mesurer l’efficacité de leur contenu et que 59 % estiment que ces statistiques sont un facteur clé pour orienter la création de contenu ?
Néanmoins, il faut distinguer journalistes et journalistes pigistes, les premiers étant d’accord à 59% avec cette affirmation contre 45 % chez les pigistes.
Malgré l’augmentation de cette « dépendance » le pourcentage de ceux qui pensent que les réseaux sociaux ont amélioré leur productivité reste stable à 34 %.
Le caractère chronophage et l’infobésité issue des medias sociaux ne doivent pas être étrangers à ces chiffres.
Tableau 6 : Pourcentage de journalistes d’accord avec les affirmations suivantes
D’accord | |
Les medias sociaux poussent les journalistes à se concentrer sur la rapidité plutôt que sur l’analyse. | 89% |
Les medias sociaux ont profondément changé le métier de journaliste | 65% |
Les medias sociaux dégradent les valeurs du journalisme traditionnel comme l’objectivité | 62% |
Les statistiques médias sociaux permettent aux journalistes de mesurer l’efficacité de leur contenu | 57% |
Les statistiques d’audience sont un facteur clé pour orienter la création de contenu | 59 % |
Les médias sociaux ont un impact positif sur le journalisme | 31% |
Si on va plus loin dans les résultats, on peut voir que les points de vue diffèrent là encore selon leur contrat de travail (Tableau 7). En effet, 67% des journalistes trouvent que les medias sociaux ont fondamentalement changé leur métier, contre 58% des journalistes pigistes. Ces derniers sont cependant 70% à penser que les medias sociaux dégradent les valeurs du journalisme. Plus encore, les journalistes traitant de l’actualité sont 65% à penser que les medias sociaux ont fondamentalement changé leur travail, contre 55% pour les autres journalistes.
Tableau 7 : Pourcentage de journalistes d’accord avec les affirmations suivantes
Journalistes | Journalistes pigistes | Actualité chaude |
Dossier, investigation | ||
Les medias sociaux ont profondément changé le métier de journaliste | 67% | 58% | 65% | 55% | |
Les statistiques d’audience sont un facteur clé pour orienter la création de contenu | 61% | 52% | 49% | 50% | |
Les medias sociaux dégradent les valeurs du journalisme traditionnel comme l’objectivité. | 59% | 70% | 62% | 68% |
Et pourtant, tous s’accordent à dire qu’ils utiliseront de plus en plus les réseaux sociaux à l’avenir (Tableau 8)
Tableau 8 : Utilisation future des medias sociaux selon la caractéristique professionnelle du journaliste :
journalistes | Journalistes Pigistes | |
J’utiliserai plus les medias sociaux | 66% | 42% |
J’utiliserai un plus grand nombre de plateformes de medias sociaux | 59% | 39% |
J’utiliserai plus d’informations provenant des plateformes communautaires comme Wikipedia ainsi que les contenus générés par des utilisateurs | 49% | 23% |
Résultat #6 : Engager son audience : le 1er bénéfice des journalistes sur les réseaux sociaux pour 70 % d’entre eux
L’une des raisons les plus importantes expliquant l’utilisation des medias sociaux par les journalistes est l’interaction avec leur public. En effet, 70% des répondants affirment qu’ils engagent plus leur public, leurs lecteurs, grâce aux medias sociaux, contre 63% en 2012 (Tableau 9).
Tableau 9 : Engagement du public
2012 | 2016 | |
Grâce aux réseaux sociaux, j’arrive à mieux engager mon audience | 63% | 70% |
Avec qui communiquent les journalistes sur les medias sociaux ?
Tableau 10 Les personnes avec qui les journalistes communiquent sur les medias sociaux : (%)
Type de Source : | (%) |
Les attaché(e)s de presse/les communiqués de presse | 7% |
Les experts (indépendants ou tiers) | 10% |
Les professionnels de l’industrie ou du secteur d’activité concerné (autres que communicants et RP) | 13% |
D’autres journaux, médias ou sites en ligne | 36% |
Lectorat | 63% |
Communiquer avec leurs lecteurs arrive largement en tête des interactions sur les réseaux sociaux (63 %), on peut supposer que c’est ainsi qu’ils peuvent affirmer que ces derniers leur permettent d’engager plus leur public (à 70 % comme on l’a vu au début de ce paragraphe)
Ils les utilisent ensuite pour communiquer avec leurs confrères d’autres médias (36 %). A l’ère des RP 2.0 on constate que seulement 7 % des échanges s’effectuent avec les professionnels de RP sur les réseaux sociaux.
Résultat #7 : Les journalistes déclarent entretenir de bonnes relations avec les professionnels des RP, mais seulement 47% trouvent leurs informations fiables.
Pour la majorité des journalistes, les medias sociaux n’ont pas changé leurs relations avec les professionnels des RP. 80% des journalistes déclarent entretenir de bonnes relations avec les professionnels des RP (Tableau 11).
Et pourtant, seulement 47% des journalistes trouvent leurs informations fiables, mais c’est un chiffre qui a augmenté ces dernières années puisqu’en 2012 ils n’étaient que 35%.
Malgré un accès direct entre communicants et journalistes, le métier d’attaché de presse a bien toujours sa raison d’être puisque seuls 37% des journalistes déclarent être moins dépendants des professionnels des RP depuis l’avènement des réseaux sociaux. Les journalistes TV/Radio sont les moins dépendants aux attachés de presse, puisque ce chiffre monte à 47% (Tableau 12).
Tableau 11: Répondants d’accord avec les affirmations suivantes (% de répondants):
2012 | 2016 | |
Les professionnels des RP sont des sources d’informations fiables | 35% | 47% |
Avec les medias sociaux, je suis moins dépendant des professionnels des RP | 43% | 37% |
Tableau 12 : Répondants confirmant les énoncés suivants (% de répondants par secteur)
Journaux print | Magazines print | TV / Radio | En ligne | |
Depuis l’arrivée des medias sociaux, je suis moins dépendant des attachés de presse | 33% | 26% | 47% | 38% |
J’ai de bonnes relations avec mes contacts attachés de presse | 74% | 84% | 77% | 83% |
Les informations issues des attachés de presse sont fiables | 41% | 43% | 44% | 53% |
Les informations issues des attachés de presse permettent d’améliorer la qualité des articles | 48% | 47% | 38% | 55% |
Malgré la montée en puissance de l’utilisation des réseaux sociaux par les journalistes, l’email reste leur moyen de communication favori (67%), suivi du téléphone (40%), du face à face (17%), des medias sociaux (8%) et enfin, du courrier (5%) (Tableau 13).
Tableau 13 Méthodes préférées Vs Communes de contact
Méthode de contact |
La + commune | Préférée |
Courrier | 10% | 5% |
Medias sociaux | 8% | 8% |
73% | 67% | |
Téléphone | 55% | 40% |
Face-à-face | 8% | 17% |
Les réseaux sociaux ont-ils donc remplacé les méthodes traditionnelles pour contacter les journalistes ? La réponse est NON ! Les meilleures méthodes pour contacter un journaliste restent bien les méthodes traditionnelles : e-mail, téléphone et face à face devant les réseaux sociaux. Les Relations Presse traditionnelles ont encore de beaux jours devant elles, et le mot RELATIONS reste un incontournable des RP.
Mais attention, les résultats diffèrent encore une fois entre les journalistes traitant de l’actualité et les autres journalistes (Tableau 14).
Tableau 14 : Comparaison des méthodes de communication actuelles et préférées entre RP et journalistes actualité/autres (% de répondants)
Journalistes traitant de l’actualité | Autres | |||
Plus commun | Préférée | Plus commun | Préférée | |
Courrier | 14% | 6% | 10% | 5% |
Medias sociaux | 10% | 12% | 20% | 5% |
99% | 93% | 100% | 75% | |
Téléphone | 75% | 56% | 75% | 50% |
Face-à-face | 9% | 21% | 20% | 45% |
Résultat #8 : Trois profils type de journalistes français ressortent des résultats, chaque profil présentant des caractéristiques différentes dans l’utilisation des réseaux sociaux.
En raison de certaines spécificités quant à leur utilisation des medias sociaux, les journalistes peuvent être divisés en trois catégories : les architectes, les sceptiques et les explorateurs.
Les différentes catégories sont réparties de façon presque égale, avec 30% de sceptiques, 35% d’explorateurs et enfin, 35% d’architectes.
Les architectes ( 35% )
Les architectes sont les pionniers quant à l’utilisation des medias sociaux dans le cadre de leur activité professionnelle. Ils les utilisent plus et ont une bonne opinion de ces plateformes. Le groupe des architectes est principalement composé de journalistes salariés dans un support (68%) et pour une grande partie de journalistes online. 29% des journalistes qui composent ce groupe sont des journalistes travaillant pour des supports d’actualité chaude, et 21% pour la TV/Radio.
Il y a presque une parité hommes-femmes dans ce groupe puisque 56% sont des hommes, 44% des femmes.
49% des journalistes de ce groupe écrivent des articles « Off-Diary », c’est-à-dire des articles d’actualité, des informations exclusives, en bref, des informations qui ne sont pas prévues dans leur calendrier rédactionnel et 32% produisent des enquêtes, des chroniques et dossiers spéciaux prévus dans leur calendrier rédactionnel.
Contrairement aux explorateurs et aux sceptiques qui n’ont que très peu de journalistes âgés entre 18 et 27 ans, respectivement 0% et 2%, le groupe des architectes comprend 21% de journalistes de cette tranche d’âge. Ce groupe est persuadé que les medias sociaux sont des outils importants pour publier et promouvoir leur contenu. Ils sont effectivement 90% à le déclarer. Ils se servent également largement des medias sociaux pour effectuer une veille sur leurs medias concurrents et sur leurs sujets de prédilection (87%), et pour trouver des informations (78%). 96% utilisent Twitter et 94% utilisent Facebook pour publier et promouvoir leur contenu. Twitter est la source d’informations favorite pour 88% des journalistes et Facebook pour 68%.
Tableau 15 Que font les différents groupes sur les medias sociaux ?
Tâche | Sceptiques | Explorateurs | Architectes |
Relayer des posts existants sur les réseaux sociaux | 2% | 38% | 56% |
Utiliser les medias sociaux pour se connecter ou intéragir avec de nouvelles personnes | 2% | 31% | 53% |
Publier | 9% | 34% | 57% |
Utliser les medias sociaux pour se connecter avec des personnes rencontrées IRL | 2% | 15% | 43% |
Surveiller les discussions sur les réseaux sociaux tournant autour de leur propre contenu | 4% | 35% | 47% |
Le critère qui différentie le plus les trois groupes sur les medias sociaux est le temps passé sur ces derniers (Tableau 16)
Tableau 16 Nombre d’heures passées sur les medias sociaux par groupe
Nombre d’heures | Sceptiques | Explorateurs | Architectes |
Je n’utilise pas les medias sociaux pour travailler | 29% | 0% | 0% |
Quelques heures par semaine | 61% | 18% | 0% |
Jusqu’à 4h par jour | 10% | 82% | 75% |
Plus de 4h par jour | 0% | 0% | 25% |
Etant donné le nombre d’heures passées sur les medias sociaux, il n’est pas étonnant que les journalistes « architectes » soient les plus à l’aise avec ces outils.
Les journalistes architectes ont une vision très positive des medias sociaux. 92% trouvent être plus proches de leur audience, 82% ne pourraient plus se passer des medias sociaux, et 50% affirment que les medias sociaux ont amélioré leur productivité. Paradoxalement, seulement 39% trouvent que les medias sociaux ont un impact positif sur le journalisme. Le groupe des architectes diffère des deux autres groupes car ils sont 73% à penser que les statistiques analytiques des medias sociaux sont un facteur clé pour mesurer l’efficacité de son contenu contre 53% pour les explorateurs et 51% pour les sceptiques.
Les journalistes « architectes » sont donc des journalistes qui maîtrisent les codes des réseaux sociaux et les utilisent largement pour leur travail notamment pour partager leur contenu, surveiller les autres medias, leur secteur et ce qui se dit sur leurs propres contenus mais aussi pour mesurer l’efficacité de leur contenu. Ils semblent toutefois partagés sur l’impact des medias sociaux sur le journalisme.
Les explorateurs (35%)
Les explorateurs, comme leur nom l’indique, explorent, découvrent les medias sociaux. Ils y sont depuis moins longtemps que les architectes. Tout comme ces derniers, ils utilisent principalement les medias sociaux pour publier et promouvoir ainsi que pour surveiller les autres medias et leur secteur.
Tableau 17 A quel point publier / promouvoir du contenu et élaborer une veille sont des tâches importantes selon les groupes
Tâche | Sceptiques | Explorateurs | Architectes |
Publier / Promouvoir du contenu | 39% | 75% | 90% |
Surveiller les autres medias / son secteur | 45% | 72% | 87% |
Une grande partie des journalistes de ce groupe déclarent passer une heure par jour sur les medias sociaux (40%) et 27% déclarent y passer une à deux heures. Ils apprécient particulièrement Twitter qu’ils utilisent surtout pour publier et promouvoir leur contenu (75%) et pour trouver des idées de contenu à produire (56%). Cependant, ils sont 56% à déclarer qu’ils n’intègrent pas dans leur contenu des informations trouvées sur les plateformes communautaires type Wikipédia. 38% partagent le contenu de leur audience et 34% publient régulièrement de nouveaux contenus.
Les explorateurs sont d’accord avec le fait que les medias sociaux soient importants dans leur travail. 73% déclarent qu’ils les aident à engager leur audience et 55% déclarent ne plus pouvoir s’en passer. Cependant, seulement 28% affirment que les medias sociaux améliorent leur productivité. Les femmes sont plus nombreuses dans ce groupe, elles représentent en effet 59% des journalistes explorateurs. La majorité des journalistes de ce groupe sont âgés entre 28 et 45 ans. 44% d’entre eux déclarent bien maîtriser les medias sociaux. Ce groupe est celui qui entretient les meilleures relations avec les professionnels des RP (85%) et 48% trouvent les informations des professionnels des RP fiables. Les communiqués de presse n’arrivent qu’en quatrième position dans le classement de leurs sources favorites. Ce groupe s’inspire plus des autres medias pour créer son contenu.
Tableau 18 Pourcentage de répondants qui sont d’accord/fortement d’accord avec les affirmations suivantes concernant leur relation avec les professionnels des RP
Sceptiques | Explorateurs | Architectes | |
J’entretiens de bonnes relations avec les professionnels des RP | 76% | 85% | 78% |
Les professionnels des RP sont une source d’informations fiable | 40% | 48% | 49% |
Sceptiques (30%)
Les sceptiques sont les journalistes qui utilisent le moins les medias sociaux. Ils ont une opinion négative sur ces derniers. Seulement 11% des sceptiques les utilisent pour publier et promouvoir leur contenu.
Tableau 19 Pourcentage de répondants qui sont d’accord/fortement d’accord avec les affirmations suivantes
Sceptiques | Explorateurs | Architectes | |
Les medias sociaux ont augmenté ma productivité | 16% | 28% | 50% |
Les medias sociaux dégradent les valeurs du journalisme | 67% | 64% | 53% |
Les medias sociaux ont un impact positif sur le journalisme | 22% | 30% | 39% |
Ce groupe est légèrement plus féminin avec 55% de femmes. Les journalistes de ce groupe sont 59% à avoir plus de 46 ans, il n’y a aucun journaliste âgé entre 18 et 27 ans. 40% des journalistes de ce groupe sont pigistes, c’est le plus grand taux des trois groupes. Ils sont également 42% à travailler pour le print et moins de 23% travaillent pour la presse en ligne. 29% des journalistes de ce groupe n’utilisent pas du tout les medias sociaux à des fins professionnelles et 61% ne passent seulement que quelques heures par semaine voire par mois sur les medias sociaux.
Pour l’instant, les sceptiques utilisent les medias sociaux pour surveiller les autres medias mais également pour surveiller ce qui se passe dans leur secteur de prédilection mais peut-être investiront- ils plus de temps quand ils en comprendront les codes des réseaux sociaux. En effet, 41% d’entre eux déclarent ne pas les maîtriser Ils ne sont que 9% à lire les contenus partagés par d’autres utilisateurs et 9% à publier du contenu quotidiennement. 75% déclarent ne pas répondre aux commentaires des internautes sur leur travail, 77% ne mesurent pas l’impact de leur contenu et enfin 70% déclarent ne jamais publier un contenu basé sur celui trouvé sur les medias sociaux.
Les journalistes sceptiques ont plus tendance à se tourner vers les experts (63%) et les professionnels de l’industrie (68%) pour trouver des idées de contenu. Au niveau de leur travail avec les professionnels des RP, sans surprise, ils n’aiment pas vraiment être contactés par ces dernières via les medias sociaux. Ils sont ceux qui aiment le plus le face à face (29% contre 22% pour les architectes et 15% pour les explorateurs) même si cette méthode arrive toujours en troisième position après l’email et le téléphone. Les journalistes sceptiques sont ceux qui ont le moins de compétences à gérer des medias sociaux. Il est donc possible que ce manque de connaissances soit la source de leur faible utilisation des medias sociaux. Malgré leur vision négative des medias sociaux et le peu d’intérêt qu’ils y portent à l’heure actuelle, ils sont tout de même 56% à déclarer qu’ils les utiliseront plus dans le futur.
Sceptiques | Explorateurs | Architectes | |
J’utiliserai plus les medias sociaux | 56% | 59% | 62% |
J’utiliserai plus de plateformes de medias sociaux | 40% | 52% | 64% |
J’utiliserai plus de contenu trouvé sur le web | 30% | 40% | 48% |
Je m’inspirerai plus du contenu trouvé sur le web | 34% | 32% | 44% |
Portrait Robot
Sceptiques | Explorateurs | Architectes | |
Population de journalistes représentées | 30% | 35% | 35% |
Homme | 45 % | 41 % | 56 % |
Femmes | 55 % | 59 % | 44 % |
Fourchette d’âge la plus représentée | + de 46 ans | 28 à 45 ans | 18 à 27 ans |
Utilisation des réseaux sociaux plus de 4 h / jour | 0 % | 0 % | 25 % |
Importance des médias sociaux pour publier et promouvoir leur contenu | 39 % | 75 % | 90 % |
Importance de la veille des médias concurrents et de leurs sujets de prédilection | 45 % | 72 % | 87 % |
Surveiller les discussions sur les réseaux sociaux tournant autour de leur propre contenu | 4 % | 35 % | 47 % |
Les médias sociaux ont augmenté ma productivité | 16 % | 28 % | 50 % |
Les médias sociaux dégradent les valeurs du journalisme | 67 % | 64 % | 53 % |
Les médias sociaux ont un impact positif sur le journalisme | 22 % | 30 % | 39 % |
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