Qu'est-ce que les médias positifs ?
Dans un monde saturé d'informations, les médias jouent un rôle central dans la formation de l'opinion publique et la perception de la réalité. Cependant, face à une surabondance de nouvelles négatives, de catastrophes et de crises, une tendance nouvelle et nécessaire émerge : celle des médias positifs.
Les médias positifs se concentrent sur la diffusion d'informations constructives, encourageantes et inspirantes. Leur objectif est d'offrir un contrepoids aux récits dominés par le sensationnalisme et la peur, en mettant en lumière des initiatives, des solutions et des histoires de résilience humaine.
Ils ne nient pas les défis que le monde traverse, mais s'efforcent de souligner des réponses concrètes et porteuses d'espoir par :
- Un renforcement de l'espoir et de l'optimisme.
- La stimulation de l'engagement citoyen.
- L'amélioration de la santé mentale.
- La favorisation de la confiance dans les institutions et dans autrui.
Les médias positifs ne cherchent pas à remplacer les nouvelles traditionnelles, mais plutôt à les compléter en offrant une perspective plus équilibrée. Ils rappellent que, même dans un monde complexe, des solutions existent et qu’il est possible de construire un avenir meilleur. En mettant l'accent sur les initiatives qui fonctionnent et en apportant une vision constructive, il contribue à rétablir l’équilibre dans la manière dont l’information est traitée et reçue par le public.
La parole est à Axel Leclercq, rédacteur en chef de POSITIVR depuis 2015.
Pourquoi avoir voulu créer un média positif, pour quelles responsabilités ?
Je ne suis pas le créateur de POSITIVR. Ce média a été créé en 2014 par Harold Paris. J’ai été le premier journaliste à rejoindre l’aventure, en 2015.
L’idée d’Harold, en créant POSITIVR, était simplement de partager les informations qui l’inspiraient et qui, il l’espérait, allaient inspirer d’autres personnes. Pas de grand plan, pas de stratégie, juste une envie de partager. Il se trouve qu’il avait raison : d’autres personnes étaient bel et bien intéressées et ont commencé à suivre ce qui, à l’époque, n’était qu’un blog. Ces personnes ont été de plus en plus nombreuses, le blog s’est professionnalisé, une équipe a commencé à voir le jour, le site est devenu un média et voilà où nous en sommes aujourd’hui.
Avec le temps, POSITIVR s’est orienté sur l’idée d’offrir un nouveau regard sur l’information et, donc, un nouveau regard sur le monde. Alors que l’actualité était globalement (et reste toujours) dominée par les informations négatives, déprimantes, inquiétantes et/ou angoissantes, nous voulions partager des nouvelles inspirantes, des réflexions positives et des solutions d’avenir. Notre objectif ? Donner aux lectrices et aux lecteurs des raisons de sourire et d’espérer.
L’une des responsabilités spécifiques qui incombe à POSITIVR est de toujours s’inscrire dans cette “positivité” sans pour autant tomber dans une béatitude imbécile. Nous ne cherchons pas à édulcorer l’état du monde, nous ne voulons pas occulter les drames, nous ne souhaitons pas voir la vie en rose mais nous voulons donner la parole à ceux qui agissent et réfléchissent pour un monde meilleur, plus soutenable et plus joyeux.
Quel doit être le rôle de la confiance dans un monde de désinformation ?
Gagner la confiance du lectorat est tout à fait primordial. C’est d’ailleurs le but de tout média, sérieux ou non. Qu’un site web diffuse des informations sérieuses ou des infos bidons, il cherche, pour être lu, à être crû. La quête de la confiance n’est donc pas ce qui distingue les uns des autres. Malheureusement il est peut-être plus simple de conquérir en déformant la réalité, en “désinformant”. Les mensonges qui arrangent ont souvent plus de succès que les vérités qui dérangent.
Quelle est la différence entre la com’ et l'information ?
L’information ne sert aucun intérêt privé. Elle est au service du lectorat et de personne d’autre et peut donc, en ce sens, être délivrée en toute indépendance. À l’inverse, la communication vise à promouvoir une organisation, une personne, un gouvernement, une marque, une entreprise. Ici, pas d’indépendance mais le souci de servir les intérêts d’un employeur. Communication et Information peuvent parfaitement cohabiter. L’essentiel est que le lecteur soit en mesure de distinguer l’une de l’autre.
Quel est votre business model ?
POSITIVR vit essentiellement de la publicité et de partenariats avec des marques engagées. Mais notre média est également soutenu par quelques centaines d’abonnés payants.
Que gagnent les annonceurs à investir dans les médias positifs ?
Il est toujours bon pour une marque d’être associée à une image positive et inspirante. C’est pour ça que beaucoup d’entreprises font confiance à POSITIVR qui, en plus, soutient un certain nombre de valeurs en lien avec les enjeux de communication du moment (défense de l’environnement et RSE, notamment).
Que pensez-vous de l’investissement des marques vers les GAFAM plutôt que vers les médias traditionnels ?
Je suis assez pragmatique sur le sujet. Les marques se positionnent partout où l’on trouve du public, et c’est logique. Naturellement, elles ont donc investi sur le terrain des GAFAM. Pour autant, je pense que les médias traditionnels ont encore un rôle à jouer, à condition toutefois d’avoir une ligne éditoriale forte et une identité propre. Comme POSITIVR.
Quelle réflexion portez-vous sur cette tendance des Jinfluenceurs ?
Les jinfluenceurs ne me posent pas de problème tant que l’éthique du journalisme n’est pas remise en cause et qu’on reste dans le domaine de l’information (et non de la communication). Il s’agit plus, pour moi, d’une question de forme que de fond. La mise en avant de journalistes qui surfent sur leur notoriété pour incarner l’actu ne me dérange pas.
Quels sont les enjeux pour 2025 ?
Les enjeux seront les mêmes qu’en 2024 : d’un côté défendre le business model dans un contexte économique tendu, de l’autre préserver l’audience et élargir le lectorat en dépit d’algorithmes dont les règles changent sans cesse. Les deux combats ne sont pas simples à mener mais poussent à se surpasser.
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