Bienvenue sur Com’On Leaders un espace de discussions ouvert pour tous les communicants qu’ils souhaitent échanger sur les enjeux de l’information, sur notre monde, la société, les consommateurs, les entreprises, les marques.

Pour cet épisode nous avons eu le plaisir de recevoir Thomas Huchon, Journaliste d’investigation, réalisateur, entrepreneur. Thomas Huchon et Cyndie Bettant, Brand, Marketing & Impact Leader - Éclaireuse de Marques CISION discutent de la désinformation et du rôle des communicants dans la lutte contre les fake news. 

Thomas Huchon explique notamment que la désinformation est devenue une menace majeure et selon le Forum économique mondial, il souligne que les réseaux sociaux enferment les utilisateurs dans des « couloirs » d'information personnalisée, ce qui renforce les croyances existantes et polarise les sociétés. Il insiste sur l'importance de partager une base commune de faits pour permettre des discussions éclairées, mais que les plateformes numériques, en cherchant à capter l'attention pour des « raisons marketing », créent des réalités distinctes. Ce phénomène est particulièrement dangereux en période électorale, car les citoyens s'informent principalement via ces plateformes et souvent sans vérification.

Il parle également de l'importance de l'éducation aux médias pour les jeunes, tout en notant que les adultes sont parfois plus vulnérables à la désinformation en ligne, car ils comprennent mal l'univers numérique ! Il décrit également comment les réseaux sociaux radicalisent subtilement les utilisateurs en renforçant leurs croyances, ce qui crée une polarisation accrue dans les sociétés démocratiques. Enfin, Thomas Huchon et Cyndie Bettant abordent les dangers de la désinformation et ses conséquences dans le milieu professionnel, en particulier pour les entreprises et comment les entreprises doivent y faire face. 

Il met en avant trois enjeux majeurs pour les entreprises :

1. Le business : La fiabilité de l'information est essentielle pour prendre des décisions stratégiques. Une mauvaise information peut conduire à de graves erreurs.

2. Les ressources humaines : Une désinformation peut détériorer la confiance entre les salariés, compromettant ainsi le bon fonctionnement de l'entreprise.

3. La responsabilité sociale et environnementale (RSE) : Les entreprises, en prenant de plus en plus de place dans la société, doivent jouer un rôle actif dans l'information de leurs salariés, non seulement pour en faire de meilleurs travailleurs, mais aussi de meilleurs citoyens.

    

Les 5 points à retenir de cette interview

1. Lutte contre la désinformation : le rôle clé des communicants dans un monde hyperconnecté

Dans un monde où la désinformation s'infiltre à tous les niveaux de la société, il devient essentiel d'adopter une posture proactive. Explorer les défis posés par la désinformation et l'impact que cela peut avoir sur les entreprises et la société en général. Le rôle essentiel des communicants dans la lutte contre les fake news est un sujet de plus en plus crucial et déterminant pour les entreprises, comme pour les consommateurs et les citoyens. 

2. La désinformation : une menace mondiale

Thomas Huchon rappelle que, selon le Forum économique mondial, la désinformation constitue désormais une menace majeure. Avec l'émergence des plateformes numériques et des réseaux sociaux, les utilisateurs sont enfermés dans des « couloirs » d’information personnalisée. Ces algorithmes renforcent les croyances existantes, créant des bulles d’information et, ce faisant, favorisent la polarisation des opinions.

3. L’éducation aux médias : une arme contre la désinformation

La solution que propose Thomas Huchon est double : éducation et sensibilisation. Alors que l'on pourrait penser que les jeunes, habitués au numérique, sont les plus vulnérables, il souligne que ce sont souvent les adultes qui sont les plus susceptibles de tomber dans le piège de la désinformation. Cela s'explique par leur méconnaissance des rouages des plateformes numériques et des techniques employées pour captiver l’audience. Il est donc crucial d'investir dans l’éducation aux médias, tant pour les jeunes que pour les adultes, afin de mieux comprendre l’univers numérique dans lequel nous évoluons. 

4. Cas d'étude : L’affaire Cristalline à Mayotte

Pour illustrer les dangers réels de la désinformation, Thomas Huchon cite l’exemple récent de l'affaire Cristalline à Mayotte, où une rumeur infondée a gravement nui à la réputation de la marque. Cet incident montre bien que la désinformation peut frapper n’importe quelle entreprise, quel que soit son secteur d’activité. Les entreprises doivent donc être prêtes à anticiper et à réagir rapidement face à ces crises d’information. La gestion de crise, en cas de rumeur ou de fake news, doit être ultra-réactive. Une fois que la désinformation se propage, il est souvent trop tard pour limiter les dégâts.

5. Le rôle des communicants : sentinelles et formateurs face à la désinformation

Les communicants, qui se trouvent en première ligne, ont une responsabilité immense. Ils doivent non seulement surveiller ce qui se dit sur leur entreprise, mais également former et sensibiliser les employés à la désinformation. En développant des programmes internes de sensibilisation, ils peuvent armer leurs collaborateurs pour qu'ils soient capables d'identifier les fausses informations et de s'en protéger. Il est également de leur devoir de veiller à la vérification des faits dans toutes les communications officielles de l'entreprise. Un communicant bien formé devient ainsi un rempart essentiel contre les fake news et contribue à préserver la réputation de son entreprise.

En conclusion et pour citer une nouvelle fois Thomas Huchon : « Pour l’OMS, Organisation mondiale de la santé, la fausse information a autant d'impact sanitaire qu’un vrai virus*. Il va falloir être capable de lutter contre. Et la seule manière de vraiment lutter contre un virus et bien c’est de trouver le vaccin.

Le vaccin, il est un petit peu dans notre cerveau et un petit peu dans des formations, il est un petit peu dans du dialogue aussi, parce que c'est aussi ça qui permettra de lutter.

Mais je crois qu'il est effectivement grand temps que la société française comprenne les enjeux fondamentaux. Auquel nous sommes confrontés et que si nous n'y arrivons pas, ce n’est pas seulement la démocratie qui est en danger, et c'est aussi le fonctionnement de l'économie, le fonctionnement des entreprises. Et tout ça n'est pas qu'une vulgaire question de se remettre sur les bancs de l'école pour apprendre à vérifier une information. Il y a un vrai enjeu à comprendre ce nouvel univers de la diffusion d'informations, à comprendre les intérêts et qui peuvent exister aussi et être capable de se protéger. »  

*OMS - Désinformation et Santé Publique

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