Com’On Leaders a décidé d’accompagner le Rapport State Of The Media – 2024, Journalistes : l’exception française ? réalisé chaque année par Cision. 

Nous avons souhaité connaître de façon individuelle, auprès des journalistes, attaché(e)s de presse, quels sont leurs ressentis, leurs attentes vis-à-vis de leur profession ? Quelle place tiennent les nouvelles technologies comme l’IA, ou encore la data et les réseaux sociaux dans l’exercice de leur métier ?

Nous vous proposons un décryptage par ceux qui font l’information d’aujourd’hui, un regard croisé qui positionne la gouvernance et la confiance au centre des interactions, mais aussi encourager une approche critique et diversifiée de l'information et renforcer les pratiques de vérification de l'information…

 

La parole est à Marie-Laurence Cattoire, Auteure, Conférencière et Présidente de l'agence Cattoire Relation Presse.

 

Quelles sont tes réactions, retours sur les enjeux de ta profession, mais aussi les contraintes et les réussites métiers ?

Mon impression générale est globalement alignée avec ce qui ressort du rapport 2024 sur l’état des médias. Une chose me surprend toutefois, c’est que le défi n°1 pour les journalistes et les médias soit d’être considérés comme source d’information fiable et de combattre les fake news. C’est probablement cet aspect-là qui a le plus profondément changé dans nos métiers : la lutte contre les fake news, les effets d’annonce, les informations non vérifiées ou non vérifiables… 

En tant que professionnelle des RP je considère que c’est ma première mission que de toujours rappeler à mes clients, notamment lors des briefs, que nous nous devons de n’écrire que ce qui est vérifiable, vérifié, avéré. Nous offrons alors un véritable rempart de protection pour les journalistes qui doivent travailler dans l’urgence et n’ont pas systématiquement le temps d’enquêter de leur côté. 

Les services RP doivent plus que jamais être reconnus pour ce qu’ils ont toujours été : la source d’informations fiables de nos secteurs respectifs.

 
Quels sont les chiffres qui t'ont le plus étonnés et pourquoi ?

Le plus étonnant pour moi soit qu’Instagram arrive en première place du RS à investir ces prochains mois pour les journalistes. Il serait intéressant de savoir quel type de médias sont concernés car cela ne correspond pas à mon expérience en France et dans mon domaine de l’industrie et du BTP. Si Linkedin est aujourd’hui une évidence pour sourcer des actualités émanant des industriels et entreprises de mon secteur, Instagram me semble peut-être plus tourné vers la grande consommation ?

 
Quelles sont les attentes des journalistes par rapport à un CP, de l'état de la relation entre professionnels des RP et les journalistes ?

Le CP parfait – s’il existe – doit être le fruit d’un équilibre réussi entre une rédaction agréable et valorisante (très attendue par les annonceurs) et une information pure, factuelle voire brute (attendue par les journalistes). 

Un CP illustré de chiffres émanant d’une étude est un bon déclencheur d’intérêt. À condition que les résultats de l’étude soient contextualisés, par un sociologue par exemple, qui va donner du corps aux chiffres. Nous aimons bien également faire réagir nos clients sur leur rapport d’activité, leur bilan, une étude de leur marché, sous forme de verbatims inclus dans le CP. Ces mentions sont très bien reprises par la presse.

 
Quelle est la différence d’approche lorsque l’on souhaite communiquer, entre un journaliste de presse régionale et un journaliste de presse nationale, entre une presse grand public et une presse pro entre un support écrit, TV, Audio, et vidéo ? 

J’exagère à peine en disant que ce sont à chaque fois des métiers différents. Les RP avec un quotidien national ou une TV n’ont rien à voir avec la manière d’approcher un titre professionnel ou une presse déco. 

À mon avis, les envois massifs et industriels de CP ont fait leur temps. 

Je préfère établir une short list de titres avec mes clients, pour chaque sujet, et personnaliser l’information pour chaque journaliste. C’est plus long mais au final tellement plus efficace et valorisant. Ce qui fait que naturellement je vais adapter mon discours et les éléments visuels à fournir.

 
Quelle problématique métier souhaiteriez être prise en compte lors d’une prochaine étude ?

À propos du multimédia, 30% des journalistes déclarent vouloir en recevoir et 33% déclarent avoir utilisé des vidéos. 

Dans mon secteur (Industrie - BTP) j’ai expérimenté beaucoup de supports différents (nous étions même une des premières agences à lancer les dossiers de presse digitaux embarquant beaucoup de contenus différents) et au final ce sont les photos, de bonne qualité qui fonctionnent le mieux !

Je constate que les journalistes ont du mal à s’approprier les vidéos (de chantiers ou d’ITW) et n’ont par ailleurs pas (ou peu) d’espace pour les partager. Nous réservons les infographies au bilan d’activités ou data marchés. 

 

J’aimerais donc savoir si en France, certaines agences ont l’expérience de contenu multimédia (vidéo, animation, infographies) qui fonctionnent réellement, c’est-à-dire qui sont reprises par les titres.

 

 

Etude monde 2024 : Rapport sur l’État des Médias

Quels sont les nouveaux défis posés par l'évolution des comportements du public ?

Comme chaque année et pour la 15ème édition, Cision a interrogé les journalistes à travers le monde pour dresser un état des lieux de la profession et connaître leurs sentiments sur l’évolution de leur métier.

 

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