Paris, le 9 Juillet 2024
Rapport State Of The Media 2024 - Journalistes : l’exception française ?
Focus sur leurs différences avec leurs confrères européens, américains, asiatiques
Il existe d’importantes différences entre les journalistes français et ceux des autres régions du monde, mais également avec leurs confrères européens. Ces différences se retrouvent quasiment dans toutes les façons d’aborder leur métier, que ce soit au niveau de leur perception des défis que doivent relever leur profession, de l’utilisation qu’ils font des réseaux sociaux ou encore de l’IA. Cette quinzième édition de l’enquête « State Of The Media 2024 » fait ressortir des journalistes français plus attentifs à la crédibilité de l’information, moins dépendants aux réseaux sociaux que leurs homologues européens, américains et asiatiques, mais également moins friands de data et d’IA.
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*Enquête réalisée entre janvier et février 2024. 3 016 répondants répartis sur 19 marchés à travers le monde : les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Finlande, la Suède, le Danemark, la Norvège, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Chine, l'Australie, Singapour, la Malaisie, l'Indonésie, Taïwan et Hong Kong - méthodologie complète page 5 du rapport.
Le journalisme français, plus attaché à la crédibilité de l’information mais moins inquiété par le changement de mode de consommation de l'information par les audiences
Le journalisme français, et dans une moindre part européen, présente comme premier défi le maintien de la crédibilité de son media en tant que source d’information fiable et la lutte contre les « fake news » (58 % France, 44 % Europe). En Amérique du Nord et en Asie, le premier défi est de s’adapter à l'évolution des comportements de l'audience en matière de consommation de l'information (43 % et 40 %). Ce pourcentage tombe à 34 % pour les Français qui semblent moins inquiété par ce changement de paradigme essentiel que leurs confrères à travers le monde et même européens.
Les Français mentionnent moins que l’ensemble des Européens le manque de personnel et de ressources comme un défi (23 % vs 37 %) qui est le plus durement ressenti par les Américains (41 %).
En revanche, les journalistes français tout comme leurs confrères d'Asie, regardent l'émergence de l'IA dans leur métier avec un oeil plus vigilant que les journalistes des autres pays européens ou que les américains.
Une adoption plus lente de l’IA par les journalistes français
Ils sont plus nombreux à ne jamais s’en servir que leurs confrères dans le monde (59 % vs 53%) et moins à en faire une utilisation régulière (7% vs 12 %). Néanmoins, ils sont quasiment autant à y recourir souvent (4 % vs 5 %).
Des différences notables dans l’utilisation de l’IA
Les journalistes français utilisent moins l’IA pour construire leurs articles que leurs homologues des autres parties du monde, que ce soit pour créer les grandes lignes de leurs sujets ou faire une ébauche de contenu (17 % vs 19 % monde) ou pour construire les questions de leurs interviews (3 % vs 11 %).
En revanche, ils s’appuient nettement plus sur l’IA pour effectuer des recherches sur un sujet (33 % vs 23 % monde) ou créer des supports multimédias (19 % vs 8 %).
Les Français sous-utilisent la data
25 % des journalistes français utilisent davantage la data d’engagement (nombre de vues, taux de clics, audiences, partages sur les réseaux, commentaires...) pour choisir leurs sujets vs 32 % en Europe, 35 % en Amérique du Nord, 58 % en Asie.
Journalistes et multimedias
Les images font l’unanimité dans toutes les zones géographiques et les Français culminent à 81 %. Ils dépassent légèrement l’Asie pour les infographies / datavisualisation (48 % vs 47 %). Mais pour la vidéo, la tendance s‘inverse et l’Asie prend la tête à 53 % vs 47 % pour la France quand l’Amérique n’affiche que 26 %.
Les Français sont également en tête de l’utilisation des posts des réseaux sociaux : 31 % quand l’ensemble des Européens et Américains ne sont qu’à 22 %.
Le livestream est jusqu’à trois fois plus apprécié en Asie (17 % vs 6 % pour la France et 5 % pour l’Amérique).
Journalistes et réseaux sociaux : Les Français accélèrent sur LinkedIn, les autres Européens et Américains sur Instagram
Les Américains, déjà très consommateurs de réseaux sociaux, affichent 4 plus forts pourcentages d’accélération de leur utilisation sur les 8 proposés dans l’année à venir.
Les Français vont accentuer fortement leur présence sur LinkedIn (71 % vs 46 % pour les autres Européens) et dans une moindre mesure sur X – ex-Twitter – (29 % contre 24 % pour les autres Européens) et WhatsApp (27 % contre 18 % pour les autres Européens).
S’ils sont 42 % à déclarer vouloir surfer davantage sur Instagram dans les mois à venir, c’est 5 points de moins que leurs confrères européens et américains (47 %).
Dans toutes les zones géographiques, la première utilisation des réseaux sociaux est la publication / la mise en avant du contenu (69 % en France et Europe vs 79 % en Amérique du Nord).
Le seul usage des réseaux sociaux pour lequel les journalistes Français sont les plus nombreux est pour se connecter avec des experts ou demander des interviews (50 % vs 45 % pour l’Asie).
À l’inverse les Français sont ceux qui s’appuient le moins les réseaux sociaux pour vérifier l’information (47 % vs 56 % en Asie)
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